CINQ PHARES MYTHIQUES
AR-MEN
LE PLUS MYTHIQUE
Symbolique pour son emplacement, pour ses couleurs et pour son histoire composée de drames, d’exploits, d’hommes étonnants et de légendes, le phare français Ar-Men est limitée au nord par l’Île de Ouessant et au sud par la Chaussée de Sein. Zone de navigation périlleuse, recouverte de rochers et de courants, provoquant de nombreux naufrages au large de l’Île de Sein, la Chaussée de Sein se devait d’être sécurisée. Voici son histoire d’après les magazines hors série BRETONS distribué par Ouest France – « Histoire des Phares » – 2018 / « A la découverte des sites extraordinaires du Finistère » – 2012.
Pour répondre à cette demande datant de 1859, par ordre des services des Phares et Balises, le projet proposé est de construire un phare.
Après de nombreuses recherches, les ingénieurs vont opter pour un infime caillou mesurant 17 mètres de long et 12 mètres de large à marée basse.
Officialisé en mai 1867, des marins volontaires de Sein ainsi que des maçons du cap Sizin vont creuser les premiers trous destinés à accueillir les barres de fer servant de support à la maçonnerie.
Une construction périlleuse
Entouré d’une mer violente et imprévisible, seuls neuf accostages seront possible en 1867. Les ouvriers travailleront que huit heures et réaliseront seulement quinze trous.
Au fur et à mesure des travaux, de nombreux ouvriers tomberont à la mer, entrainé par d’importantes vagues. Ils réussiront tous à sortir de l’eau grâce à des gilets de liège, sauf un qui perdra la vie en 1881, projeté hors du bateau.
D’innombrables travaux
Deux ans plus tard, la première pierre est posée. En 1871, l’édifice sort de l’eau, ce qui permettra une meilleure qualité de travail pour les ouvriers.
C’est après de nombreux naufrages et quinze années d’intensif travail, que le phare voit le jour avec ses 32 mètres de hauteur. Le 30 août 1881, le phare s’allume pour la toute première fois. Il sera nommé « Ar-Men » signifiant « rocher » en breton.
Cependant, en 1986, les ingénieurs estiment que la construction est trop fragile face aux vagues.
Des travaux seront mis en place afin de consolider la base du phare. Ils dureront entre 1897 et 1902.
Pendant plus d’un siècle, les gardiens se succéderont par équipe de deux et sur une période de vingt jours. Les conditions de travails sont épuisantes, pénibles avec un quotidien dur et rythmé par une mer assourdissante. Le phare sera d’ailleurs surnommé l’Enfer des Enfers.
C’est le 10 avril 1990, qu’Ar-Men est automatisé et s’inscrira par la suite le 31 décembre 2015, aux monuments historiques.
LE MEAN RUZ
LE PHARE EN GRANIT ROSE
Faisant signe d’entrée menant au port de Ploumanac’h, la naissance du Mean Ruz est initié grâce à une pétition lancée par les habitants de Perros-Guirec et de Trégastel en 1856. Découvrez à travers cet article, la raison pour laquelle le phare Mean Ruz, en breton signifiant « pierre rouge » a été bâti, d’après les magazines hors série BRETONS distribué par Ouest France – « Histoire des Phares » – 2018 / « A la découverte des sites extraordinaires du Finistère » – 2012.
A la suite d’un énième naufrage d’un bateau de pêche à Ploumanac’h, les habitants de Perros Guirec et de Trégastel adressèrent une requête au préfet ; celle de construire un phare. En effet, le port de Ploumanac’h était reconnu pour être un centre de pêche important proposant du maquereaux et des langoustes. Mais ce n’est pas tout ! La richesse du port s’alimentait aussi par des embarcations transportant du goémon et du sable de mer. Ces activités rendaient la circulation très active et donc une navigation très dangereuse.
Tout commence alors durant les années 1958-1959. Le projet était donc de construire le phare sur le rocher de Mean Ruz, se démarquant avec sa pierre rouge. Il fût bâti sous forme d’une tourelle carrée mesurant 2,40 m de large et 8,90 m de haut.
Ravagé par la guerre
Comme plusieurs bâtiments durant la période de la Seconde Guerre Mondiale, le phare fût ravagé par les bombardements allemands le 4 août 1944.
A la suite de cela, une tour métallique fût installée en attendant la reconstruction du phare Mean Ruz.
Un véritable chef d’œuvre
Quatre ans après sa destruction, en octobre 1948, le phare fût rapidement reconstruit. Les architectes travaillant avec les Beaux Arts, souhaitaient respecter l’environnement du lieu, qui offre de nombreux rochers atypiques en granit rose et roux).
C’est alors une véritable œuvre d’art qui va être édifiée ; une tourelle carrée, mesurant 15 m de hauteur, en pierres de granit rose apparentes, composée de mosaïques intérieures signées Isodore Odorico et un petit pont à voûte reliant le phare à la terre. De plus, il est repérable la nuit grâce à son feu rouge à occultation.
Le phare se voit offrir un panorama riche avec une vue sur le château de Costaérès, l’Île Renote et l’Archipel des Sept-Îles.
LA VIEILLE
LE PHARE ISOLÉ
Isolé et bordé d’une zone agitée, le phare de la Vieille se démarque par sa longue construction. Voici son histoire d’après les magazines hors série BRETONS distribué par Ouest France – « Histoire des Phares » – 2018 / « A la découverte des sites extraordinaires du Finistère » – 2012.
Suite à de nombreux naufrages, le raz de Seine est un passage délicat et dangereux avec ses courants violents.
Afin de sécuriser cette zone, qui est la route maritime la plus courte pour circuler entre l’Atlantique et la Manche, le projet d’édification d’un phare va être instauré au début du 19e siècle.
Jugeant nécessaire, la construction du phare de la Vieille est acquis en 1860 ainsi que sa localisation. Il sera alors bâti sur un rocher nommé Gorlebella, signifiant en breton « le rocher le plus éloigné ».
Après des années d’attentes, c’est en 1879 que des spécialistes viendront sur le rocher afin d’ analyser le projet.
Une construction longue et difficile
Deux ans plus tard, en 1881, le projet commence. Un édifice de 26 m, composé de granit gris sera alors bâti. Après six ans de dur travail, le feu du phare de la Veille sera allumé le 15 septembre 1887.
Au fur et à mesure des années, le phare va se perfectionner avec un système d’occultation toutes les cinq secondes ou encore d’un signal de brume.
La présence de deux gardiens se fera en 1926.
Le phare sera véritablement automatisé en novembre 1995, ce qui le classera comme étant l’avant dernier phare français en mer (avant le phare de Kéréon) à devenir automatique.
Ce mécanisme mettra donc fin à une présence constante des gardiens. Cette décision sera alors contesté fin 1995, par des gardiens refusant la relève de la dernière garde.
Le 20 avril 2017, le phare de la Vieille sera classé monument historique.
LE PETIT MINOU
LE GARDIEN DE BREST
Hissé au sommet des falaises dominant la plage du Petit Minou dans la commune de Plouzané, le phare Le Petit Minou se distingue par son histoire, son patrimoine maritime, son architecture ainsi que son rôle essentiel dans la sécurisation de la rade de Brest. Voici son histoire d’après les magazines hors série BRETONS distribué par Ouest France – « Histoire des Phares » – 2018 / « A la découverte des sites extraordinaires du Finistère » – 2012.
D’origine bretonne par « min » signifiant « pointe », le phare de Plouzané se situe à l’entrée de la rade de Brest et non loin du phare de Portzic.
Véritable zone stratégique maritime, la rade de Brest nécessite une signalisation spécifique afin d’assurer la sécurité des navires. C’est pour cette raison que la construction du phare avait été initiée.
En 1839, la Marine Nationale demande sa construction en présentant le projet visant à établir deux feux d’alignements pour guider les navires.
Après quatre ans de délibérations et pour des raisons administratives, la construction débute en 1843, sous la direction de Louis Plantier, ingénieur des Phares et Balises, qui a auparavant déjà participé à l’édifice de nombreux phares bretons comme celui de Portzic.
Edifié en pierres de tailles extraites de la carrière l’Abert- Ildut et composé de deux feux blancs et rouges pouvant aller jusqu’à 35km, le phare du Petit Minou est mise en service officiellement en janvier 1848.
Avec ses 26 mètres de hauteurs, la direction des Phares et des Balises prend la décision en 1890 de redonner un coup d’éclat au phare, afin de le rendre plus visible à la navigation en plein jour.
C’est en 1989 que le phare du Petit Minou va être automatisé, permettant une présence des gardiens moindre.
TÉVENNEC
LE MYSTÉRIEUX
Installé sur un îlot au large de la pointe du Raz, le phare de Tévennec a bénéficié de nombreux gardiens. Considéré comme un endroit hanté par les morts de la mer, le phare est inclassable entre enfer et paradis. C’est alors que la légende du phare maudit est née. Découvrez sa mystérieuse histoire d’après les magazines hors série BRETONS distribué par Ouest France – « Histoire des Phares » – 2018 / « A la découverte des sites extraordinaires du Finistère » – 2012.
Un rocher hanté
A la fin du 19e siècle, Anatole Le Braz a recueilli le témoignage d’un des premier gardien du phare de Tévennec, Henri Porzmoguer. Celui-ci racontait qu’il percevait à l’intérieur même du phare des sons singuliers, lui faisant penser qu’il n’était pas le seul habitant du lieu.
D’après ces dires, de nombreuses histoires ressortent concernant cet îlot qui accueille le phare de Tévennec. En effet, on raconte qu’il est le lieu où les peuples premiers de la région ramenaient leurs morts. On raconte aussi, qu’un jour, près de l’îlot, un naufrage eu lieu et qu’un seul survivant agonisait quatre longue journée sur le rocher et que la cadavre avait disparu laissant dans le creux d’une pierre, l’empreinte de son corps à la couleur du sang. Depuis ce mythe, des esprits ressurgiraient autour de Tévennec.
Dans les années 1860, l’administration décide de construire sur ce rocher un phare, permettant de sécuriser le passage dangereux de la pointe du Raz et de l’île de Sein. Les travaux vont débuter en 1869 et vont seulement se terminer en 1874. Une longue période qui va s’expliquer par la difficulté des travaux.
Le phare de Tévennec va être mis en marche en 1875. Suite à cela, de multiples gardiens vont se succéder suite à la démissions de la plupart d’entre eux. La cause de ces départs ? Ils deviendraient fous et assistèrent à d’étranges incidents, nous rappelant alors les mythes sur ce phare maudit.
Au fur et à mesure des années, les bruits de potentiels présences d’âmes autour du phare disparaissent. Plus aucun gardien ne sera présent sur le lieu dès 1910 dû à l’automatisation du phare.
Aujourd’hui, nous revenons sur ces histoires qui ont marqué les esprits. Une partie du mystère a peut-être été élucidé par des plongeurs. Une grotte sous-marine traversant l’îlot a été découverte. Lorsque les vagues s’engouffrent à l’intérieur, l’air comprimé s’échappe à travers des fissures, provoquant des gémissements…
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